Quelque chose de pourri au Pays des Jouets

Un jour (un jeudi), Oui-Oui prend son petit taxi jaune pour se rendre à Miniville. Il compte bien y rester pour la soirée et stationne donc son petit taxi jaune près du boulot : un endroit tranquille où il sait pouvoir trouver des places en récupérant facilement le tram. Il passe une très bonne soirée, mais de retour à son petit taxi jaune, il s’aperçoit que la voiture de Sournois est garée derrière (devant une porte de garage, donc en stationnement interdit) et encastrée dans sa boule de remorque. Ne voyant pas Sournois à l’horizon et ayant hâte de retrouver sa petite maison, Oui-Oui décide que tant pis, il va partir quand même. Ça tombe plutôt bien, il ne provoque pas de gros dégâts ce faisant : le pare-choc de la voiture de Sournois est juste un peu déboité, rien de bien grave.

C’est sans compter sur la sournoiserie de Sournois qui a pris soin de relever le numéro de plaque d’immatriculation. Un mois plus tard, Oui-Oui reçoit un courrier de l’assurance de Sournois lui demandant réparation pour un accident survenu un samedi. Justement, ce samedi-là, la voiture de Mirou l’oursonne était en panne et elle avait emprunté le petit taxi jaune de Oui-Oui. Pourtant, elle jure ne pas avoir eu d’accident ni de quelconque accrochage ce jour-là. Oui-Oui le signale à sa propre assurance qui lui demande de rédiger une attestation sur l’honneur qu’il n’a pas eu d’accident :
« Promis Monsieur Oui-Oui, on s’occupe de tout.« 

L’affaire semble en effet s’être arrêtée là mais un an plus tard, Monsieur le Gendarme vient frapper à la porte de Oui-Oui pour un accident survenu toujours à la même période, mais cette fois un mercredi soir à 2h du matin. Pourtant Oui-Oui est très sage, il ne rentre jamais après minuit ! Mais même si l’accusation est très brève et inexacte, il s’agit bien de l’incident avec la voiture de Sournois !

Monsieur le Gendarme prend quand même la déposition de Oui-Oui, très complète et très détaillée. Il lui donne une convocation pour le tribunal pénal et jure qu’il n’aura pas plus qu’une petite amende pour délit de fuite.
« Sinon, je pose ma démission !« 

Pendant ce temps, Oui-Oui ne chôme pas car il n’a pas envie d’être accusé de quelque chose qu’il n’a pas fait. Il rappelle son assurance qui reprend contact avec l’assurance de Sournois. Moins d’une semaine avant la convocation au tribunal, l’affaire est enfin réglée : l’assurance de Oui-Oui verse 1200€ forfaitaires pour remplacer le pare-choc*. Mais Sournois n’a pas retiré sa plainte pour autant et Oui-Oui doit quand même perdre une matinée de travail pour aller au tribunal.

Monsieur le Gendarme va pouvoir poser sa démission, car Oui-Oui est condamné à 322€ d’amende** et à deux mois de suspension de permis. Ce qui est très embêtant car il habite très loin de Miniville et qu’il doit aller à son travail deux jours par semaine quand même…

Merci la justice ! Le Pays des Jouets est un beau pays !

La morale de cette pauvre histoire : Oui-Oui va devenir un peu plus con peut-être… Et il conseille à la prochaine victime de Sournois d’appeler la fourrière au lieu de partir bêtement sans rien dire.

* Avec ça, Sournois aura pu s’offrir un pare-choc en or !

** Ou en rubis même tiens…

12 commentaires sur « Quelque chose de pourri au Pays des Jouets »

  1. Houla, galère ! 😦 Y’a effectivement quelque chose de pourri, ça tombe toujours sur les mêmes ce genre de tuile, à vous guérir d’être gentil et honnête ! 😦 Bon courage !!!

    1. Oui : faire opposition à la décision et aller en correctionnelle, c’est à dire embourber la justice pour un simple parechoc déboîté (c’est bien le motif signalé sur la plainte en gendarmerie : parechoc déboîté)…

      1. Oui, évidemment, ça paraît disproportionné mais :
        _ pour éviter 2 mois de suspension de ton précieux permis, ça peux valoir le coup.
        _ tu peux te dire que l’autre « bip » n’aurais sans doute pas hésité, lui.

        Reste à peser les coûts financiers d’un recours en correctionnelle par rapport au coût d’accepter cette décision de justice.

        1. C’est pas acceptable humainement de prendre une peine pour quelque chose qu’on n’a pas fait. Le coût financier il est déjà fort avec la décision (322 euros + le désagrément lourd d’une suspension). Donc j’hésite pas une seconde, d’autant plus qu’il y a un vide de forme avec la non concordance des dates… par contre quitte à aller au bout je me dis que je vais lui renvoyer l’ascenseur en portant plainte à mon tour pour dénonciation calomnieuse et incomplète (rien que pour ça il risque jusqu’à 5 ans de prison et 45000 euros d’amande) avec demande de dédommagement pour préjudice moral et financier.

            1. Pour trouver un bon avocat, vous pouvez demander à Loïc, le père de Soizic.
              Il doit bien en connaître vu le nombre de gens qu’il connait.

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